Troll & Rhétorique

En me penchant encore sur des questions d’Open Source, je suis tombée sur l’histoire du Troll. La technique couramment appelée flooding (sur les forums) consiste à faire déraper un débat sur le web par le biais de méthodes d’évitement et de détournement de l’attention. J’avais lu le De Oratore de Cicéron, qui était une des meilleures méthodes pour savoir contrôler une conversation ordinaire. Le flooding en est une autre : répondre avec le sujet d’à côté, accuser l’adversaire d’avoir des informations biaisées, faire dériver la conversation vers des débats de société (conflit israelo-palestinien par exemple).. Des techniques sophistes comme d’autres pour garder la tête haute dans des débats où l’on se sait perdant d’avance, ou bien des mécaniques pour foutre la merde en tout temps. Voilà, c’est tout.

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Propriété Intellectuelle & turfu

Il y a quelques années, un macaque s’était pris en selfie, et la question des droits d’auteurs de ce cliché (ci-dessous) avait provoqué un grand débat sur la propriété intellectuelle aux US.  Etant moi-même intéressée par le sujet de la propriété intellectuelle, j’ai fouillé le sujet qui se vastifie (oui, oui), et c’est d’autant plus intéressant.

propriété intellectuelle - Emil Cioran était un thug - photo prise par un singe

Je suis tombée sur ceci : un communiqué du parlement européen sur l’avenir de la propriété intellectuelle, et sur la considération des droits d’auteurs des personnes non humaines (animaux, robots notamment).

La question est la suivante : un singe peut-il réclamer des droits d’auteur ? De même, un robot peut-il récolter des royalties pour les oeuvres qu’il a créé ? Dans ces cas là, on ne considère plus le créateur du robot, ou le propriétaire du singe, comme le propriétaire de l’oeuvre, mais on déplace la responsabilité sur une entité non humaine.

Poser la question de la propriété intellectuelle chez les intelligences artificielles, c’est faire crédit aux films de science fiction où la machine prend le devant sur l’homme. Je pense à Blade Runner, que j’ai revu, où l’on voit ces Replicants s’attrister du fait qu’ils n’aient pas d’âme.

 

Formulons le problème de manière suivante :

  • si : la créativité est une forme de combinaison d’éléments de mémoire
  • et que : l’on peut inculquer des souvenirs à une machine pour lui donner cette créativité
  • alors : qu’es-ce qui constituerait une créativité purement humaine ?
    • es-ce l’impossibilité d’implémenter un véritable sentiment humain dans une machine ?
    •  es-ce l’impossibilité d’avoir cette sensibilité au cas particulier qui fait l’humanité ?
    • es-ce l’absence d’incarnation de la machine, sans doute la chair et ses vibrations ont un impact profond sur notre expression artistique
    • le robot peut-il avoir ce sentiment de perte d’un être cher ? ce sentiment d’attachement ou de détachement ?  cette impression de ne faire qu’un avec une autre humanité lors de l’orgasme ?
  • plus précisément : qu’es-ce qui, dans la sensibilité humaine, est totalement impossible a reproduire sur une machine ?
  • et : y a t’il des types d’humains qui ont si peu de conscience que leur pensée est proche de celle d’un robot ?
  • mais : qu’es ce que je vais devenir si les robots savent ? Que deviendrons-nous ? poètes
  • et encore : es-ce que la subversion peut-elle être robotique ? une intelligence artificielle peut-elle désobéir ? quelles conséquences ?

Demain il n’y a plus besoin d’humain pour faire les trois quarts des taches. Il n’y aura plus que d’un coté des tâches peu intellectuelles, des poètes et des génies qui détiendront tout le capital.

 

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